Alors que Carlos retourne au à la case départ sans avoir empoché les 20 000 malgré un délestage de plusieurs millions de yens, notre illustre senseï, Jean-Marie BOUISSOU sort son nouvel ouvrage.
Son titre : les leçons du Japon : un pays très incorrect !
Un must à n’en pas douter comme en témoigne cette belle chronique de Eric ZEMMOUR à lire ici.
Un beau livre à acheter coûte que coûte, disponible chez Fayard.
Extrait et sommaire ci-dessous (bonne lecture sous les cerisiers en fleurs) :
Avant-propos
Un pays très incorrect
En dépit de la longue crise à laquelle il est confronté depuis un quart de siècle, le Japon reste la troisième économie du monde. Son PIB d’environ 4 870 milliards de dollars est supérieur de 88% à celui de la France, et son PIB par habitant aussi élevé que le nôtre. Il réalise cette performance sur une superficie habitable de seulement 75 000 kms2, cinq fois plus petite que celle de notre Hexagone. Ce Japon utile supporte 1 680 habitants par kilomètre carré, presque dix fois plus que chez nous, sans que cela empêche la qualité des infrastructures, des services et de la vie d’y être meilleure sous nombre d’aspects. Au plan financier, avec 3 000 milliards de dollars de patrimoine net à l’étranger, l’Archipel est le premier créditeur mondial devant l’Allemagne et la Chine, alors que la France est débitrice nette de 570 milliards. Enfin, il est cinquième, douze rangs devant la France, sur l’Indice de Compétitivité Globale du Forum Economique Mondial.
Alors que la démocratie, sur le continent américain comme en Europe, est ébranlée par la poussée des populismes, le Premier ministre Shinzô Abe, au pouvoir depuis 2012, est assuré – sauf accident – d’y rester jusqu’en 2021. Cette stabilité politique va de pair avec une paix sociale que ne troublent ni grèves, quasiment inexistantes, ni manifestations, jamais violentes même quand elles sont massives. C’est un euphémisme de dire que le débat public est feutré sur nombre de sujets, au point que le Japon pousse l’incorrection jusqu’à n’avoir de ministre à part entière ni pour l’Egalité entre femmes et hommes, les Solidarités, les Personnes handicapées, ni même la Culture. Très incorrectement aussi, les luttes contre tout et rien assorties de dénonciations tous azimuts ne nourrissent pas leur homme, ni leur femme, et ni les intellectuels, ni les animateurs de télévision, ni les vedettes du tweet et du blog n’y sont érigés en leaders d’opinion.
L’incorrection sévit aussi au plan social. Le taux de pauvreté, bien que très sévèrement mesuré, atteint 16% (deux fois le nôtre ?) alors que les allocations sont très chiches. Dix fois moins de foyers qu’en France perçoivent le revenu minimum au Japon, pour une population presque double. Les travailleurs sont surexploités : la loi autorise de leur demander jusqu’à cent heures supplémentaires par mois, et certains accords patronat-syndicat en prévoient jusqu’à trois cents – au point que la justice reconnait et fait indemniser chaque année plusieurs centaines de morts par excès de travail.
Incorrection encore pour les droits de la personne. Comme les Français l’ont découvert avec l’affaire Carlos Ghosn, les gardes à vue made in Japan peuvent durer jusqu’à trois semaines, et sont renouvelables presque au gré des enquêteurs. Près de 99% des procès au pénal se concluent par la condamnation de l’accusé. L’opinion approuve massivement la peine de mort, et pas moins de seize personnes ont été pendues en 2018.
Les médias sont légalement tenus à une « neutralité politique » dont les autorités n’ont de cesse d’élargir l’acception, et depuis 2014 une loi réduit drastiquement leur accès à l’information au nom de prétendus secrets d’Etat « spéciaux ». Une très puissante télévision publique joue sans complexe le rôle de Voix de son maître. Le Premier ministre demande sans vergogne – et obtient – la mise à l’écart des commentateurs de télévision qui lui déplaisent, et menace jusqu’aux jeunes blogueurs qu’il juge impertinents à son égard. En conséquence, en 2017, le Japon occupait une très incorrecte soixante-et-onzième place au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières, entre le Salvador et le Lesotho, et trente-huit places après la France.
Son classement est encore moins correct pour la condition féminine et l’égalité entre les genres. En 2018 il était 114e dans le Global Gender Gap Report du Forum Economique Mondial, entre l’Ethiopie et la Guinée, plus de cent places derrière la France. Le commerce du sexe sous toutes ses formes n’y est pas illégal, à la très théorique exception du coït classique, pour lequel l’interdiction existe… mais n’est assortie d’aucune sanction…
Pire encore : la réticence des Japonais face à l’immigration. L’Archipel ne compte que 2,5% de population d’origine étrangère, quatre fois moins que chez nous. Il a la prétention de n’admettre que ce qu’il lui manque de travailleurs, sélectionnés au départ, sans famille et pour une durée limitée. Le deuxième personnage de l’Etat a pu affirmer sans susciter la moindre bronca que le Japon est « une seule nation, une seule race, une seule civilisation, une seule langue et une seule culture », et qu’il doit le rester. Ce refus de la mixité ethnique et culturelle s’aggrave de celui du devoir d’humanité, qu’il est question d’inscrire dans notre Constitution alors que les portes de l’Archipel sont fermées à double tour à tous les réfugiés.
Cette vision si incorrecte de la nation et de sa relation au monde va de pair avec le refus de regarder l’histoire en face, et la volonté d’en transmettre un récit manipulé aux jeunes générations, au point que les Japonais refusent de fouiller la tombe de celui qui a probablement été leur premier empereur pour ne rien savoir de ce qu’elle pourrait révéler. Ils préfèrent s’en tenir au mythe d’un premier souverain descendant de la Déesse solaire, qui aurait établi l’Empire en 660 av. J-C. et très exactement le 6 février (!), raison pour laquelle ce jour est encore férié aujourd’hui.
Le summum de l’incorrection est le fait que les grands principes universels n’ont pas cours au Japon. Le Mal et le Bien n’y existent pas dans l’absolu, et par conséquent, le Droit et les droits ne le sont pas non plus. Des demandes fondées sur la liberté individuelle de penser, ou des conduites qu’aucune loi n’interdit, comme l’adultère, peuvent être rejetées ou sanctionnées par la justice comme « inappropriée au regard des normes sociales usuelles ». La liberté n’est pas le droit naturel et imprescriptible de faire tout ce qui n’est pas interdit. Elle est fonction du contexte : au Japon, entre autres incorrections inimaginables, posséder une auto n’est pas un droit imprescriptible.
Heureusement pour la correctness,les Japonais semblent payer le mépris qu’ils affichent à son égard par une insatisfaction générale qui frise la dépression collective. Ils sont quatre-vingt-dixièmes, trente rangs derrière les Français, dans l’une des principales enquêtes qui cherchent à mesurer le bonheur des nations, et dans un sondage réalisé par notre Fondation pour l’Innovation Politique auprès des jeunes de vingt-cinq pays, ceux du Japon sont le moins satisfaits de leur situation, de celle de leur pays et de l’époque où ils vivent, les moins confiants dans leur capacité à y changer quelque chose, et les plus portés à se réfugier dans des univers de fantaisie. Rien d’étonnant si quatre ou cinq millions d’entre eux vivent encore chez leurs parents passé 35 ans, et si près de 40% des 19-34 ans n’auraient presqu’aucune expérience de l’autre sexe, en sorte que la natalité s’effondre et que l’Archipel pourrait perdre vingt-cinq millions d’habitants d’ici un quart de siècle.
Et pourtant, le Japon tourne ! Non contents de damer le pion à notre très correct Hexagone au plan économique, les Japonais semblent s’aimer, ou du moins se supporter eux-mêmes, leur pays et leurs dirigeants, beaucoup mieux que nous. Ici, le débat public est bien moins hystérisé par les polémiques, les fractures ouvertes, les dénonciations virulentes et les crispations de tous ordres. L’atmosphère est beaucoup moins plombée par l’angoisse de la dette publique qui nous semble boucher l’avenir, alors que celle du Japon – proche de 250% du PIB selon les estimations les plus hautes ! – est de très loin la plus lourde du monde, sans pourtant qu’il y paraisse, ou presque. Les facteurs de stress qui minent la confiance des Français dans leurs élites et leur Etat sont épargnés aux Japonais : le chômage est inexistant, la délinquance recule d’année en année, l’autorité de l’Etat va de soi, 80% des jeunes poursuivent leurs études au-delà du lycée, et la qualité des services reste exceptionnelle. Il en résulte que les Japonais « font société » et « font nation » comme on « fait corps », et mieux que nous.
Au demeurant – même si cela se fait dans un calme qui peut nous sembler anormal, voire suspect – les choses bougent au Japon. La mort par excès de travail n’est plus considérée comme le prix inévitable à payer pour le succès économique, les idées féministes ont trouvé une base militante et du soutien médiatique qui les font progresser, et l’immigration est désormais acceptée comme une nécessité qu’il convient de gérer le plus rationnellement possible. Au siècle passé, le Japon a été un modèle de croissance ultra-rapide. Il pourrait bien être demain celui d’une transformation dont la progressivité ne satisfera pas ceux et celles pour qui le caractère « disruptif » de toute innovation est le gage de sa correctness, mais qui s’avèrerait au final aussi efficace que celles par lesquelles l’Archipel a déjà étonné le monde après sa réouverture forcée en 1868 et sa défaite catastrophique de 1945.
… un auteur qui ne l’est pas moins
Je confesse pour ma part une faute grave. Tout au long de cet ouvrage, je présente « les Japonais » comme une masse qu’on pourrait croire indifférenciée. Cette formulation est aussi incorrecte au regard de l’écriture inclusive que des exigences de la scientificité.
Je n’ai toutefois pas voulu imposer au lecteur, ni à la lectrice, la lourdeur qu’il y aurait eu à écrire plusieurs centaines de fois « les Japonaises et les Japonais », à doublonner de même des centaines de pronoms, et à doter autant qu’il eût fallu d’adjectifs et de substantifs du (e) de rigueur Mais j’ai tenu à faire dûment usage de l’écriture inclusive chaque fois qu’elle m’a semblé apporter quelque chose à mon propos.
Au regard de la scientificité, je commets la faute grossière de paraître « essentialiser » les Japonais(es). Là aussi, j’invoque la lourdeur dommageable qu’il y aurait eu à préciser chaque fois qu’il l’eût fallu : « A ce que nous pouvons savoir en l’absence de données précises sur ce point, il semble qu’une grande majorité des Japonais et des Japonaises, mais pas tous ni toutes sans qu’il soit possible d’être plus précis, sont d’accord, à des degrés toutefois divers, avec l’assertion selon laquelle le Japon serait ‘une seule nation, une seule race une seule civilisation, une seule langue et une seule culture’ ».
J’espère que le lecteur et la lectrice me pardonneront d’avoir sacrifié ainsi la scientificité pure et dure à la fluidité de mon propos, et voudront bien croire que je sais combien ma formulation est réductrice, sans penser pour autant qu’elle disqualifie mon propos. Au demeurant, étant désormais retraité de l’Université, je me suis essayé à écrire un livre d’humeur, fondé moins sur des chiffres et des concepts que sur des choses vues, apprises et faites dans un pays où j’ai vécu quinze ans, où je vis à nouveau depuis 2013, et où chaque jour que j’y passe me donne, comme on le verra, beaucoup à penser sur la France.
Table des matières
Avant-propos. Un pays très incorrect… un auteur qui ne l’est pas moins.
Prologue Avril 2013. Narita, aéroport de Tôkyô.
CHAPITRE 1 « Au Japon, c’est mieux !». Tout comprendre en 24 heures
Avril 2014, aéroport Charles de Gaulle. Du service et de l’entreprise. Un chantier, un coursier… Histoires de casques.
CHAPITRE 2 Tout le Japon dans un train
L’art de faire vivre un mythe national. L’art d’intégrer la nation. L’art d’optimiser les flux. La sanctuarisation de l’espace personnel. Un train où tout est Zen. La société selon le Shinkansen.
UN PAYS PAS SI PARFAIT
CHAPITRE 3 Ombres et violence
Les abandonnés : suicidés et morts solitaires. Ceux qui fuient : « évaporés » et « claquemurés ». Ceux qui explosent : pression sociale et faits divers meurtriers Une fascination complaisante pour la violence déviante. La violence officielle : les gardes à vue. Se voir mourir chaque jour pendant quarante-huit ans…
CHAPITRE 4 Harcèlements et discriminations
Plafond d’airain et désintérêt officiel. Harcèlement et brimades. Ijime : l’école violente. L’obsession du classement. La loi du silence. Une société structurellement persécutrice ? France et Japon : la paille et la poutre ?
CHAPITRE 5 Des entreprises pas si exemplaires (1) L’enfer du travail
Au pays des semaines de cent heures. Mourir de travail : le karôshi. « Réduire le temps de travail » en l’augmentant. Rituels et enfumage : punitions symboliques et Vendredi Premium.
CHAPITRE 6 Des entreprises pas si exemplaires (2) Un modèle qui craque
Où est passée la qualité made in Japan ? Du sushi au benzène et à l’arsenicLes turpitudes de l’industrie nucléaire. Des mauvais comptes qui coûtent très cher.
FAIRE SOCIETE : LA FABRIQUE DE JAPONAIS
CHAPITRE 7 Sur le chemin de l’école
Une leçon de base : cohésion et tolérance. Encadrement, discipline et gentillesse. Notre communauté veille et œuvre… Notre police aussi, et tous avec elle.
CHAPITRE 8 Faire quelque chose pour la communauté
Une histoire de couches sales. Kennedy vs Confucius. Quand Tanaka s’inscrit au club, Martin s’engage…
CHAPITRE 9 « Au Japon, on n’est pas libre ! »
Le pays des mille contraintes. Tout ce qui n’est pas interdit n’est pas permis. L’adultère : quand la société fait sa loi… elle applique elle-même la sanction… et la Cour Suprême approuve. Pas libres d’avoir une voiture ! Quand l’Etat se gaspille : toilettes publiques et tapage nocturne.
CHAPITRE 10 « Les Japonais s’excusent tout le temps »
De l’huile dans les rouages sociaux. Les excuses publiques, rituel de cohésion nationale. Dentsu et France Télécom. Malheur à celui par qui la nation doute ! Si M. Fillon avait été nippon… Les excuses impossibles : les crimes de guerre.
CHAPITRE 11 Soigner la société (1) Changer de monde ou le réparer ?
« Nous ne sommes pas rien, nous se serons pas tout ». L’école de la patience militante. Une étincelle peut-elle mettre le feu à l’archipel ? Les Japonaises n’ont pas attendu #MeToo : Shiori Ito. Quand les digues craquent : Mai 2018.
CHAPITRE 12 Soigner la société (2) Pragmatisme, patience, prudence
Le pragmatisme au féminin. Le sekuhara : préconisations et tapes sur les doigts. Les choses avancent… lentement… mais gare aux clous qui dépassent ! L’ijime : impliquer toute la communauté. L’échec de l’approche de fond.
FAIRE NATION : ELOGE DE L’IMPOSTURE ?
CHAPITRE 13 Au pays du récit national
Une nation très incorrecte. Ce qu’on ne doit pas penser. Ce qu’on ne veut pas savoir. Ce qu’on sait, mais dont on ne parle pas. Quand le Japon était « vraiment japonais » : le mythe d’Edo. Le Taïga Drama : un passé si instructif.
CHAPITRE 14 Une télévision pour faire nation (1) La NHK
Une télévision publique très nationale. La grand’messe du rassemblement : le Kôhaku. Personne ne gagne : ‘The Voice’ made in Japan. Les muets de service : présentateurs et experts. La réduction rassurante du monde : l’information. Les étrangers, faire-valoir du Japon.
CHAPITRE 15 Une télévision pour faire nation (2) Formater les jeunes esprits
La nourriture et les saisons. Les apprentissages sociaux et techniques. Des genres très incorrects.
CHAPITRE 16 Une télévision pour faire nation (3) La machine à rassurer
La téléréalité à l’envers : on est gentil ! Histoires de pâtes : tout est si bon ! Manger : que du bonheur ! Distraire, « expliquer », rassurer : les tarento.
CHAPITRE 17 Sport et sportifs (1) Un monde où l’on se tient bien
Un sport si japonais : le baseball. Le Kôshien, vitrine des vertus nationales. Les incroyables supporters nippons. Champions exemplaires et commentateurs modestes. Ichirô, ou la parfaite japonité sportive. Du snowboard au curling, toutes les vertus japonaises
CHAPITRE 18 Sport et sportifs (2) Un trésor national sportif : le sumô
Le shintô, l’empereur et le territoire. Donner sa vie pour le banzuke. Un sport contextuel : la « dignité ». Le choc de la mondialisation.
CHAPITRE 19 Rites des saisons et des jours
Une vie de rite en rite. Des jours fériés qui ont du sens. Les cerisiers : impermanence et nouveau départ. Quand la communauté se retrempe… Sur le chemin du matsuri. L’été des petits plaisirs ensemble. Ô-Bon : la vie plus forte que la mort. Bônenkai, shinnenkai, nomikai: la gestion alcoolisée des relations sociales. Ô-Shôgatsu : commencer l’année dans les formes. Pas un mois vide : les bouche-trous importés.
CE QUI NOUS DIVISE LES UNIT : RELIGION ET MEDIAS
CHAPITRE 20 Le système religieux (1) Le corpus
Un collage baroque centré sur la vie. Le pays qui a fait échec aux monothéismes. Des sectes pas si sectaires. Une religion amorale, une morale contextuelle. Un bien commun et national.
CHAPITRE 21 Le système religieux (2) Les pratiques
Une infrastructure très dense. Pas de foi, mais des pratiques assidues. Un marché bien partagé : vie, mort et superstitions. Un petit tour au temple. Une religion pleine de vie aux allures de farce. Un patrimoine culturel national bien vivant. Une polémique de moins : la laïcité.
CHAPITRE 22 Les médias (1) Une grande puissance contrainte
Les plus grands quotidiens du monde. Une assise financière solide. Information prémâchée et autocensure : les clubs de presse. Discours politique convenu et divergences symboliques. Internet ne passera pas ? Les tabloïds, snipers et facteurs de cohésion nationale.
CHAPITRE 23 Les médias (2) La presse sous pression
Une neutralité politique obligatoire à géométrie variable. Intimidation tous azimuts. Gare aux petits clous qui dépassent (2). Un double tour de vis : « secrets d’Etat spéciaux » et « préparation de crime ». Le devoir d’informer à l’épreuve du contexte. Un contre-pouvoir toujours efficace.
LE JAPON EST-IL… ? IDEES-FORCE ET IDEES FAUSSES
CHAPITRE 24 Un pays fini ?
Un Japon qui rétrécit : l’économie. Un Japon qui rétrécit : la population. Deux boulets aux pieds : la faible productivité et la dette publique. Des fractures croissantes. Le moral dans les chaussettes ? Le risque de la désertion.
CHAPITRE 25 Un pays qui a vaincu le chômage ?
La fragilité du filet de sécurité sociale. Il n’y a pas de travail indigne. « Femmes-Seniors-Robots » : la formule magique ?
CHAPITRE 26 Un pays sans immigration ?
Les fantasmes anti-immigration. Ouverture en catimini et nobles alibis. Aide au développement ou marché aux esclaves ? Une immigration sur mesure : contingentement et permis à points. Etudiants, réfugiés et clandestins. Se greffer sur le « pays-corps ».
CHAPITRE 27 Le pays qui a vaincu le crime ? (1) La police, son quartier, ses yakuzas
La règle de base : retenue et surnombre. Le kôban en son quartier. Comment j’ai amélioré mon expérience de la police. O-mawari-san : le gentil policier. Autorités et yakuzas : une vieille connivence. Un « compromis criminel » ?
CHAPITRE 28 Le pays qui a vaincu le crime ? (2) Comment asphyxier la Mafia
Les vices consentis : souplesse… et fermeté bien ciblée. Le pain quotidien du crime de quartier. Les yeux plus gros que le ventre. Première étape : démarrer en douceur. Deuxième étape : mobiliser la communauté. Troisième étape : mettre au ban les « éléments antisociaux ». Eradiqués, vraiment ? Ou encore mieux intégrés ?
CHAPITRE 29 Un pays heureux ?
Les conditions du bonheur, mais pas le bonheur ? Les Trois Piliers de la félicité à la japonaise. La sécurité et la nourriture : quel bonheur ! De petits très bons moments. Heureux comme un(e) Japonais(e). Petits bonheurs pour temps de crise.
LE JAPON PEUT-IL REBONDIR ? PISTES POUR UN AVENIR
CHAPITRE 30 Une question d’énergie collective
Des hommes, des peurs, des rêves et des chefs. Des défis démobilisateurs. Un positionnement international rétréci et confus. Une nation vaccinée contre les grands desseins.
CHAPITRE 31 Une question des ressources humaines
Energie en bas ? Le problème jeune. Clairvoyance en haut ? Les dangers de la stabilité. Une caste dirigeante qui s’auto-reproduit. Des entrepreneurs peu entreprenants. Entreprendre pour le quotidien, pas pour l’avenir. Où sont les startups ?
CHAPITRE 32 Les nouveaux défis du Japon (1) Redynamiser sa société
Le laboratoire d’une nouvelle politique d’immigration ?
Une nécessité incontournable. Un possible modèle gagnant-gagnant. L’ouverture des portes : Novembre 2018
Le laboratoire d’un nouveau rapport entre les genres ?
Modèle des droits ou modèle du contrat ? Evolutions sans révolution, victoires sans guerre.
CHAPITRE 33 Les nouveaux défis du Japon (2) Réussir sa décroissance
Oublier la dette publique. Une économie soutenable : rentes, technologie et très grands chantiers. Compétitivité et stabilité en « mode moins ».
GLOSSAIRE DES MOTS JAPONAIS
BIBLIOGRAPHIE